Bíblia SACC
Malaquias 1
Numérisation Yves PETRAKIAN Avril 2007 – France
MALACHIE
ARGUMENT. — Malachie, le dernier des prophètes, n’a rien dit ni de sa famille, ni du temps auquel il a prophétisé. Eusèbe, de Proepor. evang. lib. XI. prétend qu’il a écrit sous Zorobabel et sous Jésus, fils de Josédech, dans le même temps que les prophètes Aggée et Zacharie- D’autres assurent que ç’a été quelque temps après eux, et sous Néhémie, successeur de Zorobabel, après l’entier rétablissement dis temple; et ils établissent cette conjecture sur ce que ce prophète n’exhorte point les Juifs à contribuer au rétablissement du temple, comme ont fuit Aggée et Zacharie. mais qu’il s’applique uniquement à leur recommander l’attachement à la loi, et l’offrande des sacrifices; et conformément à Néhémie, il leur reproche de refuser de payer la dîme, de retrancher les pauvres de leur société, et de s’être alliés à des femmes étrangères, II Esdr., ch. X et XIII. L’auteur de la Synopse, attribuée à saint Athanase, prétend qu’il a prophétisé sous le règne de Darius; d’autres sous Artaxerxès Longue-main, vers l’an 3562, quatre cent cinquante-quatre ans avant Jésus-Christ. Quelques critiques ont prétendu que le nom de Malachie, qui signifie mon Ange, ou mon Envoyé, n’est point le nom particulier de l’auteur des prophéties qui portent ce nom, parce qu’il convient également à tous les prophètes; et les Septante mêmes paroissent avoir été de ce sentiment, car ils ont traduit ce mot de Malachie, l’Ange de Dieu, ainsi que l’arabe; mais saint Jérôme fait observer, dans sa préface sur ce prophète, que toutes les versions, hors celle des Septante, ont traduit Malachie, et ajoute qu’il ne faut pas prendre à la lettre les noms propres hébreux, car autrement Osée, Joel, etc-, ne seroient plus des hommes, mais Dieu même ; et qu’ainsi il ne faut pas s’imaginer que ce soit un ange qui ait écrit cette prophétie (ce qu’il dit apparemment pour réfuter Tertullien et Origène qui avoient été de ce sentiment); mais que c’est Esdras, comme envoyé de Dieu, qui en est l’auteur : c’est le sentiment de l’auteur de la Paraphrase chaldaïque, et de quelques Juifs qui ont cru qui Esdras avoit voulu se cacher sous ce nom. Toutes les raisons qu’on allègue pour appuyer cette supposition ne sont que des conjectures vagues, qui ne sauroient empêcher qu’on ne croie que Malachie est en effet le nom propre de l’auteur de ce livre. L’auteur de la Vie et de la Mort des Prophètes prétend qu’il a reçu ce nom par rapport à sa piété, à sa douceur, et à l’estime qu’il s’étoit acquise parmi ses frères. Comme il savoit qu’il devoit être le dernier des prophètes, il s’est appliqué particulièrement à exhorter les Juifs à s’attacher à l’observance de la loi, et à se preparer à l’avénement de Jésus-Christ, le souverain des prophètes, qui leur sera annoncé par un nouvel Élie, ch. IV v. 5.
Le style de ce prophète a bien de la ressemblance avec ceui d’Aggée, par rapport à la manière dont il s’exprime ; ce qui a fait croire à quelques-uns que ces deux livres pouvoeint être du même auteur.
CHAPITRE I
Retour des captifs. Ingratitude du peuple.
1 Reproches du Seigneur adressés à Israël par Malachie.
2 Je vous ai aimés, dit le Seigneur et vous avez dit : Quelles marques nous avez-vous données de cet amour? Ésaü n'étoit-il pas frère de Jacob? dit le Seigneur, et cependant j'ai aimé Jacob,
3 Et j'ai haï Ésaü; j'ai changé ses montagnes en solitude, et j'ai abandonné son héritage aux dragons des déserts.
4 Que si l'Idumée dit : Nous avons été détruits, mais nous reviendrons, et nous rebâtirons ce qui a été détruit; voici ce que dit le Seigneur des armées : Ils bâtiront, et moi je détruirai ; et on les appellera une terre d'impiété, et un peuple contre qui le Seigneur a conçu une colère qui durera éternellement.
5 Vous verrez ceci de vos propres yeux, et vous direz alors : Que le Seigneur soit glorifié dans la terre d'Israël !
6 Le fils honore son père, et le serviteur révère son seigneur. Si donc je suis votre père, où est l'honneur que vous me rendez? et si je suis votre Seigneur, où est la crainte respectueuse que vous me devez ? dit le Seigneur des armées. Je m'adresse à vous, ô prêtres, qui méprisez mon nom, et qui dites : En quoi avons-nous méprisé votre nom ?
7 Vous offrez sur mon autel un pain impur, et vous dites : En quoi vous avons-nous déshonoré? En ce que vous avez dit : La table du Seigneur est dans le mépris.
8 Si vous présentez une victime aveugle pour être immolée, n'est-ce pas un mal que vous faites ? si vous en offrez une qui soit boiteuse ou malade, n'est-ce pas encore un mal? Offrez ces bêtes à celui qui vos gouverne, pour voir si elles lui plairont, ou s'il vous recevra favorablement, dit le Seigneur des armées.
9 Étant donc coupables de toutes ces choses, offrez maintenant vos prières devant Dieu, afin qu'il vous fasse miséricorde, et qu'il vous reçoive enfin d'une manière plus favorable, dit le Seigneur des armées.
10 Qui d'entre vous ferme les portes de mon temple, et allume le feu sur mon autel gratuitement? Mon affection n'est point en vous, dit le Seigneur des armées, et je ne recevrai point de présents de votre main.
11 Car depuis le lever du soleil jusqu'au couchant, mon nom est grand parmi les nations ; et l'on me sacrifie en tout lieu, et l'on offre à mon nom une oblation toute pure, parce que mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur des armées
12 Et cependant vous avez déshonoré mon nom, en ce que vous dites : La table du Seigneur est devenue impure; et ce que l'on offre dessus est méprisable, aussi bien que le feu qui le dévore.
13 Vous me dites : Ce que nous vous sacrifions est le fruit de notre travail, et cependant vous le rendrez digne de mépris, dit le Seigneur des armées ; vous m'avez amené des hosties boiteuses et malades qui étoient le fruit de vos rapines, et vous me les avez offertes en présent : pensez-vous que je reçoive un tel présent de votre main? dit le Seigneur.
14 Malheur à l'homme trompeur qui, après avoir fait un vœu, ayant dans son troupeau une bête saine, en sacrifie au Seigneur une malade ! car c'est moi qui suis le grand Roi, dit la Seigneur des armées, et mon nom est révéré avec une sainte horreur parmi les nations.